16 juillet – 21 septembre 2024
Hydro météore
Marie Ouazzani et Nicolas Carrier

vernissage samedi 13 juillet à 18h

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Marie Ouazzani et Nicolas Carrier développent une pratique artistique en duo depuis 2015.
Par le prisme d’un travail minutieux et raffiné sur l’image, les sons ou d’installations végétales, iels posent un cadre épuré pour des œuvres qui, au fur et à mesure de leur appréhension, se révèlent troublantes, ironiques ou utopistes. Choisissant de traiter des sujets intrinsèquement liés aux changements climatiques, les artistes semblent emprunter un langage documentaire et documenté. Cependant, bien qu’iels collaborent parfois avec des chercheuses et chercheurs pour nourrir leur recherche plastique — en botanique tout particulièrement, Ouazzani Carrier adoptent des réflexes d’écriture et de mise en scène plus proches de la S-F que de la science.

Hydro météore se glisse donc dans cet interstice entre le fictionnel et le documentaire. Le titre est tiré du langage météorologique et indique l’eau contenue dans l’atmosphère sous n’importe quel état. De par son orthographe délibérément altérée, le terme paraît évoquer non seulement le caractère évolutif, métamorphique de cet élément ; mais aussi suggérer la présence d’une autre composante, plus minérale, peut-être alien.

L’exposition montre différentes œuvres existantes, d’autres produites in situ pour l’occasion ou encore des « infusions picturales » très récentes. Dans les films, présentés sur double écran, en diptyque, la prise de vue et le montage semblent insister sur l’anxiété ambiante qui découle de la crise écologique en cours. Les lieux de tournage sont des endroits à mi-chemin entre la fin de l’urbanisation et le début des champs, des terrains vagues ou des buildings (apparemment) à l’abandon, où la Nature reprend ses droits sur toute construction humaine. Les personnages, solitaires et discrets, errent dans un décor qui serait absolument dystopique si les artistes n’introduisaient pas des détails contemplatifs, presque poétiques.

Parallèlement à ce travail sur l’image (filmique et photographique), les installations permettent aux artistes d’intégrer de la matière végétale et donner ainsi corps et volume à leur récit. Agençant des plantes non endémiques, mais désormais adaptées à nos climats, iels leur offrent un biotope artificialisé et contraint. Évolutive, l’exposition propose également des œuvres qui mueront au fil des semaines, laissant l’environnement agir sur les substances organiques ou d’autres alliages présents dans les salles. Le duo produit alors de nouvelles narrations où désirs, souhaits, mais aussi craintes et menaces composent des scènes qui basculent du songe au réel. Les artistes nous offrent des mondes post cataclysme tout comme des milieux encore à sauver.

Remerciements à la Galerie, centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec.

Vues de l’exposition : Balise Adilon.

podcast

Interview des artistes aux micros de Radio Royans, à retrouver ici.


à découvrir aussi

Cet été, visitez également l’exposition Nuances Forêt de Marie Ouazzani et Nicolas Carrier à la Bourse du travail – espace dédié à l’art contemporain – de Valence du 5 juillet au 22 septembre, les jeudis et vendredis de 13h-19h et mercredis, samedis et dimanches de 10h-13h et de 14h-19h.

Plus d’infos ici.


les artistes

Marie Ouazzani est née en 1991 à Lille et est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art, Villa Arson à Nice. Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy et de l’UFR Cinéma de La Sorbonne Nouvelle, Nicolas Carrier est né en 1981 à Brive.

Travaillant et vivant ensemble depuis 2015, Marie Ouazzani et Nicolas Carrier inventent des fictions climatiques, des installations botaniques et des infusions de paysage. Leurs œuvres prêtent de l’attention aux perturbations de nos écosystèmes et aux anxiétés environnementales de notre époque. Elles composent de nouvelles relations et agencements entre les plantes, les architectures et les pollutions. Conçues comme des jardins du futur, elles invitent au repos et à la contemplation pour surmonter la crise écologique.

Le duo Ouazzani Carrier a exposé dans des biennales et des institutions internationales dont Villa Médicis, Rome ; La Galerie, CAC de Noisy-le-Sec ; Centre Pompidou, Paris ; Villa Schöningen, Potsdam ; Casa da Cerca, Almada ; 19e WRO Biennale, Wroclaw ; 2e Biennale de Lagos ; Mains d’Oeuvres, Saint-Ouen ; 3 bis f, Aix-En-Provence ; 5e Biennale d’Odessa ; Darat al Funun, Amman et 61e Salon de Montrouge.
Le duo a été lauréat des prix Art Écoconception et Pla-nète Art Solidaire d’Art of Change 21, de la DRAC Île-de-France, de la Fondation des Artistes, de Résidence Sur Me-sure Plus + (Institut français), du CNAP et du DICRéAM (CNC).
Leur travail est présent dans les collections du FRAC Grand Large, FMAC Aubervilliers et Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.