De la rencontre presque fortuite au prélèvement de matériaux naturels de proximité, Aurélie Ferruel et Florentine Guédon développent un travail de terrain qui place, au cœur des recherches, la relation à l’autre.

Cette démarche se traduit tant par la réinterprétation de savoirs désuets, que par la reproduction des gestes les plus essentielles du faire.
Souvent inspirées par les croyances et les histoires qui se transmettent au fil du temps, elles proposent des installations composées de matières simples et réalisées avec des techniques traditionnelles (torchis, bois sculpté, céramique, verre soufflé, tissage…). À travers ce processus sensible, les artistes donnent corps à des questionnements abstraits sur notre place au sein d’une communauté et d’un environnement.

La grotte est un élément central du projet présenté à la Halle.
À la fois ressourçante et dangereuse, c’est le revers souterrain du massif du Vercors chargé d’une symbolique propre.
Le monde souterrain a été pris comme une page blanche sur laquelle projeter des images multiples, augmentées par les histoires et les expériences des personnes qui le pratiquent régulièrement. Si ces accompagnateurs sont tous issus de la spéléologie, ils ont des approches singulières et spécifiques (scientifique, sportif, écologique, thérapeutique…).

Avaler par un trou se visite comme une seule grande installation dans les trois espaces du centre d’art. De par la présence de figures ou d’éléments reconnaissables, les artistes proposent une version du souterrain qui touche à un imaginaire commun.
Le visiteur est transporté dans la vision grotesque des artistes où les fétiches et les simulacres partagent la même famille sémantique des objets réels. Dans cette zone grise entre la compréhension et la rêverie, l’ironie et la gravité, la porte est laissée volontairement et malicieusement ouverte à de nouvelles interprétations singulières.

Projet réalisé en collaboration avec les grottes de Thaïs et de Choranche.