18 octobre – 18 novembre 2017
Le mystère du placard de verre
Nathalie Muchamad, Johan Sordelet

Hors les murs
Exposition à Espace Projet, Montréal, dans le cadre du projet Regards outre atlantiques.

Ce projet est une initiative d’Espace Projet et du centre d’art La Halle. Les deux centres se sont associés pour proposer un échange de deux duos d’artistes qui s’intéresseraient chacun au territoire étranger en posant des regards sur certaines problématiques locales qui alimentent le débat contemporain (migrations, fermeture des frontières, intégration des minorités, héritage colonial). Chaque duo travaille donc in-situ et dans la continuité des recherches menées individuellement.

Espace Projet a accueilli Nathalie Muchamad et Johan Sordelet à l’automne 2017. Avec en tête certains des enjeux actuels cités plus haut, les artistes français se sont laissés imprégner des caractéristiques propres au territoire dans lequel évolue Espace Projet pour créer un travail inédit qui s’intéresse aux communautés queer et autochtone. Avec Le mystère du placard de verre, les artistes ont fait émerger et circuler des récits minoritaires issus d’une recherche documentaire et littéraire et d’une collecte sur le territoire. Ils ont ainsi créé un canal de circulation entre l’espace de la galerie et l’espace public et invité les visiteurs à prendre part à cet échange.

Ce placard de verre est évocateur. Le placard est cet endroit fermé, opaque, circonscrit, où l’on se sent à l’étroit, duquel on veut sortir (sortie du placard : une situation cachée dévoilée au grand jour). Mais celui-ci est de verre et révèle tout d’emblée par sa transparence. Tout est là, à nous regarder. Il s’agit de percevoir ce qui est caché et ce qui est dévoilé, mais surtout ce qui est visible et ce qui est invisible, car si ce jeu de regard peut être volontaire, il est souvent imposé. Ainsi, la vitrine de la galerie est recouverte en partie de miroir sans tain qui masque et qui expose à la fois De l’intérieur, l’effet miroir nous renvoie notre propre image alors que l’on tente de voir ce qui se trouve à l’extérieur. Le passant par contre voit tout ce qui se trouve derrière ce verre, à lui de voir ce qu’il veut bien y voir.

Texte de Catherine Barnabé